sous la direction de Giuseppe Ottavianelli
Texte de Christian Omodeo
Débutant en 1979, Dan Witz est l’un des pionniers du street art. Influencé par la culture punk et bousculant les canons du monde artistique traditionnel, Witz décide de se consacrer à l’art urbain en intervenant dans les rues de nombreuses villes internationales pour pouvoir exprimer ses idées librement et directement. Né à Chicago en 1957, Dan Witz a une formation complète qui comprend les beaux-arts et le design. Son engagement artistique lui a permis d’obtenir plusieurs bourses et de remporter des prix tels que la New York Foundation for the Arts et le National Endowment for the Arts et d’importantes expositions dans de grandes galeries internationales. Au début de sa carrière, l’artiste s’est concentré sur l’hyperréalisme, qu’il a exploré à travers la technique de la peinture. Sa méthode a progressivement évolué à travers des interventions dans la rue qui devaient être réalisées dans des délais très courts. Pour cette raison, Witz travaille souvent avec des images numériques sur lesquelles il peint car, comme il le prétend lui-même, avec la peinture il est capable d’obtenir des contrastes de lumière qui accentuent l’effet réaliste de la représentation.
À l’occasion de l’exposition Public and Confidential, présentée à Rome, l’artiste a créé de nouvelles œuvres spécifiques telles que des portes, des grilles et des barreaux à travers lesquels on peut entrevoir des individus. Ces représentations s’inscrivent dans la continuité du projet Wailing Walls, créé en collaboration avec Amnesty International à Francfort, et avec Free Pussy (riot) où l’artiste réfléchit à la liberté de pensée et d’expression de chaque individu. Avec cette idée, Dan Witz a poursuivi sa réflexion sur le sens de l’élément physique de la «porte», qui en plus d’être un objet emblématique du passage, divise le monde extérieur de celui intérieur, stimulant des réflexions sur l’entrelacement de la sphère publique avec la sphère privée. À la Wunderkammern, Witz a également présenté ses célèbres Animal mosh pits, des chefs-d’œuvre d’huile sur toile qui libèrent en nous des instincts primordiaux refoulés, et les portraits des filles avec téléphones portables, icônes d’une génération pour laquelle les sentiments, les émotions et les idéologies strictement confidentiels deviennent publics. Les représentations figuratives de l’artiste sont fortement liées à l’actualité et, contextualisées dans le lieu où elles s’insèrent, elles parviennent à susciter la curiosité du public notamment pour le lien fort qu’elles présentent avec la réalité.
L’artiste était présent au vernissage et a personnellement signé certains de ses catalogues “In Plain View: 30 Years of Artworks Illegal and Otherwise” également avec une édition limitée.
L’exposition de Dan Witz a lancé le projet international Public and Confidential qui a réuni d’importants artistes du street art tels que Rero (Paris), Agostino Iacurci (Rome / Nuremberg), Aakash Nihalani (New York), Jef Aerosol (Paris). En jouant avec la mention “Private and Confidential” utilisée pour classer les documents destinés à rester confidentiels, le projet a étudié l’individualité de la personne dans les espaces publics et privés et la fine frontière qui les sépare. L’art public et urbain est basé sur la possibilité que l’art soit accessible à tout le monde, franchissant les frontières entre l’intimité, la capacité d’accueil de l’individu et l’espace ouvert dans lequel se déroulent les interventions.