sous la direction de Giuseppe Pizzuto
Texte critique de Pietro Rivasi
Biancoshock (Milan, 1982) est connu au niveau international pour ses interventions d’Art Public: immédiates, avec un fort impact visuel et une grande couverture médiatique. La ville est le champ d’action de l’artiste, ses œuvres ont pour but de bouleverser la routine, d’étonner le spectateur et lui offrir un nouveau point de départ pour une réflexion sur la réalité qui l’entoure.
Biancoshock entre pour la première fois dans l’art urbain en 1995, explorant le monde du Writing et du graffiti. C’est grâce à cette expérience que l’artiste apprend à lire les codes visuels et underground de l’espace urbain et à les réinterpréter de manière ironique et provocante. En 2004, il commence son projet Urban Hacking, ses interventions se concentrent sur des objets du quotidien qui passent normalement inaperçus, auxquels l’artiste donne un nouveau sens: “attribuer un message à quelque chose d’indifférent est la meilleure façon de le transmettre” (Biancoshock, Dipolo, Milan, 2019).
Au cours des années suivantes, il expose dans d’importants musées et institutions, dont le MACRO à Rome, la Saatchi Gallery à Londres et la Cantor Fitzgerald Gallery à Haverford (États-Unis) et participe à certains des principaux festivals d’art urbain, tels que le Cityleaks Bienal Urban Art Festival de Cologne, Allemagne (2015), le Festival de Palma de Caen, France (2017) et le Festival Nuart de Stavanger, Norvège (2014), pour lequel il a créé l’installation site-specific «Social Reich». La même année, il a été invité en tant que conférencier au TedX de Porto au Portugal.
L’année 2014 marque un tournant dans la carrière de l’artiste: après dix ans d’activité indépendante, Biancoshock ressent le besoin de donner un nouveau nom à son art, incluant à la fois le caractère urbain et l’attitude performative de ses œuvres. C’est ainsi qu’il fonde Ephemeralism, un «non-mouvement» qui désigne toutes ces œuvres d’art public qui existent dans l’espace pour une durée très limitée, mais qui persistent dans le temps grâce à la documentation photographique et vidéo. À ce jour, l’artiste a créé plus d’un millier d’œuvres documentées dans 27 pays à travers le monde.
Outre la réinterprétation ironique et désengagée de l’espace urbain et la narration sur le monde du Writing et de l’art urbain en général, les œuvres de Biancoshock traitent de questions d’actualité sociale et politique plus complexes, qui mettent en évidence les grandes contradictions de notre siècle, les implications des nouvelles technologies et de l’économie de consommation sur la société d’aujourd’hui et la condition des migrants et des sans-abri.
Biancoshock poursuit ces thèmes dans un parcours artistique caractérisé par une double vision, qui se reflète dans sa personnalité et dans son nom, composé du mot «Bianco» et du mot «Shock». Ces deux réalités, différentes mais complémentaires, définissent le travail de l’artiste: d’un côté «Shock», les interventions publiques réalisées dans la rue qui l’ont rendu célèbre auprès du grand public, immédiatement reconnaissable et avec un message clair; de l’autre côté, les œuvres conceptuelles, mieux adaptées à l’exposition dans les musées et les galeries, qui nécessitent une interprétation et une réflexion sur plusieurs niveaux de signification et qui traitent de problèmes plus complexes, qui peuvent être ramenées dans la catégorie «Blanc», une “non-couleur”, une matière à façonner qui stimule la recherche et l’expérimentation.
Pour fêter la quinzième année d’activité de l’artiste, Wunderkammern présente au siège de Milan la nouvelle exposition personnelle de Biancoshock: Disturbe. L’exposition retrace toutes les phases, les disciplines et les techniques qui ont caractérisé sa production à ce jour: il exposera des installations, la documentation d’œuvres site-specific réalisées dans la rue, des sculptures, des performances vidéo, des accessoires réalisés par lui-même, des estampes en édition limitée et des œuvres uniques. L’exposition vise à mettre en évidence la multiplicité des techniques, des messages et des médias qui distinguent sa démarche artistique et vise aussi à souligner l’ambivalence de sa production dans les différents niveaux de lecture, que ce soit la dimension la plus collectée, conceptuelle et de recherche ou la puissance perturbatrice et universelle des interventions publiques nés et développés dans la rue.
Lors de l’exposition Disturbe Biancoshock présentera également sa première monographie: Dipolo. Le livre, publié par Wunderkammern et écrit par l’auteur Pietro Rivasi, rassemble une sélection d’œuvres réalisées par l’artiste entre 2004 et 2019, en résumant plus de 15 ans de recherche et plus d’un millier d’installations urbaines.
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