sous la direction de Giuseppe Ottavianelli
Texte de Gianluca Marziani
Pionnière du street art, Miss.Tic orne les rues de Paris depuis 1985 avec un style alliant esthétique glamour et poésie. Avec une combinaison d’éléments pop et l’intensité de textes sophistiqués, ses pin-up sinueuses et ses hommes athlétiques clignent des yeux des murs de la ville dans des vêtements et des positions provocants et provocateurs, s’adressant à l’observateur avec des phrases piquantes et ironiques. Les pochoirs de rue de Miss.Tic, qui aime se définir comme artiste et poète, jouent avec les stéréotypes et les mots: des phrases soigneusement choisies, des assonances et des doubles sens astucieux complètent l’image, pour frapper le spectateur avec des messages sociaux, de vie et d’amour, de désir et de rupture.
L’œuvre de Miss.Tic a joué un rôle fondamental dans la reconnaissance de l’Art Urbain par les institutions et la critique, avec le passage de la condition d' »art mineur », « art underground » ou « contre-culture » à un phénomène socioculturel et pleinement artistique culminant dans la années 2000. Grâce à l’action pionnière de Miss.Tic, dont la première exposition a été organisée à la Librairie Epigramme à Paris en 1986, et à la suite de celle de tous les artistes du mouvement, l’Art Urbain est entré dans les musées et les galeries d’art comme une expression artistique de la nouvelle ère. Au cours des vingt dernières années, Miss.Tic a reçu de nombreuses commandes et ses œuvres sont entrées dans des collections publiques et privées: en 1989 au Fond d’Art Contemporein de la Ville de Paris, en 2005 dans la collection Victoria Street Art et Albert Museum à Londres et en 2009 dans celui du Musée Ingres de Montauban.
Miss.Tic est une artiste de grande renommée internationale: en 2010 Larousse lui a demandé de réaliser quelques illustrations pour l’édition spéciale du Dictionnaire; en 2011, la poste française lui a dédié une série de timbres de collection à l’occasion de la journée de la femme. Même Louis Vuitton, Kenzo, Longchamp ont utilisé ses femmes et ses hommes, forts et fragiles mais sensuels et intelligents à la fois, pour interpréter leurs collections. En 2007, elle est choisie par Claude Chabrol pour illustrer l’affiche de son film «La Fille Coupée en Deux»; en 2011 par le célèbre festival «Art Rock» à Saint Brieuc. Toujours en 2011, un portrait de l’écrivaine Amélie Nothomb réalisé pour l’exposition « Femme de l’être » (consacrée aux icônes féminines du monde de la culture) est devenu la couverture du livre «Tuer le père». «Femme de l’être» est aussi le titre de la première monographie de Miss.Tic, écrite par Christophe Génin en 2008.
Depuis le 19 janvier 2013 à Wunderkammern, les pochoirs qui peuplent les rues de Paris ont repris vie sur toile, plaques d’acier, surfaces plastiques, bois, collage et briques, pour raconter les femmes et les hommes de la «reine du graffiti», pour la première fois en Italie. Un chapitre fondamental pour la recherche de Wunderkammern sur l’art public et relationnel.